Théâtre & Co : une histoire de plus de 100 ans

La tradition théâtrale est ancienne à Torfou puisque dès les années 1880 on y jouait déjà la comédie.
La salle était alors située devant le presbytère. Démolie en 1988, elle fût remplacée par des parkings. A l’époque elle était plus large et sa construction avançait de plusieurs mètres sur la route qui n’était qu’un chemin creux et boueux.
Une fois la route de la Bruffière percée, il ne fut plus possible de jouer en ce lieu et c’est dans une grange à la Fontaine, puis à la « Savaterie » (au pied du Viaduc) que les représentations continuèrent.

En février 1914 la salle actuelle est inaugurée avec Le Drapeau du Premier Grenadier et La Torpille.
La guerre vient et pendant quatre années aucune activité ne se manifesta. A la reprise, après la guerre, Le Secret du Père Hurlou  tient l’affiche.
Entre les deux guerres les succès ne se comptent plus : Le Pater des Vendéens, Le Bossu, Les Pauvres de Paris, Michel Strogoff, Vers le Christ, Rouget de Braconnier, Napoléon, La Pastorale, Jeanne d’Arc… »
On jouait de grandes pièces avec de nombreux acteurs et figurants (150 pour Jeanne d’Arc), dans une ambiance survoltées ! Le chauffage n’était pas indispensable !
Puis vint 1939 et une nouvelle guerre. La salle fut occupée par des réfugiés belges, des enfants d’une importante Institution Nantaise qui en firent un dortoir, des soldats allemands et enfin des soldats français.
Après la libération, l’activité théâtrale reprit et les succès continuèrent avec : La Fille de Roland, La Porteuse de pain, L’Avare, des reprises du Bossu, de Michel Strogoff, L’Enfant de Gave, Le Voyage de M. Perrichon…
En 1953-1954, Jésus de Nazareth (50 acteurs hommes, 11 représentations) marqua l’inauguration de la salle dans sa configuration actuelle avec un plan incliné et des fauteuils fixes en bois (ces fauteuils seront remplacés en 1996 par les fauteuils actuels).
En 1954, Les Chiffonniers du Bon Dieu (histoire de l’Abbé Pierre) fut le premier spectacle joué par des hommes et... des femmes.
Vers 1960, les sujets changent et la Troupe St Martin présente des comédies et opérettes : L’Assassin est à bord, 600 000 Francs par mois, Qui est-ce ?, Etrange escale, L’Affaire du courrier de Lyon, La Fille du Brigadier, Les Moineaux de Montmartre…
Les années passent et à partir de 1968 les séances de variétés prennent le relais, intégrant chaque année une petite pièce de théâtre jouée par des acteurs de la première heure.
Au début des années 80, la salle de théâtre n’est pratiquement plus utilisée, rires et applaudissements ont cessé et on parle même de détruire ce que l’on a longtemps appelé « le patro ». Il flotte alors un air de nostalgie derrière les vieilles portes vertes qui semblent définitivement closes…

Les projecteurs sont-ils éteints pour l’éternités ? Eh bien non ! c’est sans compter sur la fibre théâtrale locale qui continue de vibrer.

Le 30 juin 1985, sous un soleil radieux, on déclame à nouveau sur la scène. Le théâtre à Torfou est reparti !
L’année suivante, des adultes se joignent aux jeunes. L'association Théâtre et Co est créée.
Il faut trouver des pièces pour 20 à 30 acteurs, toutes générations confondues.
On joue Un Chapeau de paille d’Italie, Le Bourgeois gentilhomme, La Dame de chez Maxim…

Les pièces jouées depuis 1985

Au fil des années, différents groupes voient le jour :

• La troupe des jeunes adultes de 16 à 18 ans (devenue Troupe de Janvier et composée actuellement de comédiens de 15 à 30 ans)
• La troupe des adultes dite Troupe de Mars
• La Troupe itinérante qui a obtenue différents prix au cours de festivals

Les activités se développent également :

• Un atelier « marionnettes » et atelier théâtre encadrés par des jeunes puis des professionnels
• Un camp théâtre est organisé par le Directeur de l’école, Jean-Pierre Martin : le fameux « Camp de Sarrance » dans les Pyrénées de 1991 à 1997
• Le Festival de contes à la Pierre Tournisse en 2000, 2001, 2003, 2005

• Depuis quelques années, afin de peaufiner leur jeu sur scène, les membres de l'association qui le souhaitent se retrouvent plusieurs fois par an lors des Master classes, animées par une professionnelle du théâtre. Voix, émotions, gestuelles... sont travaillées le temps d'une soirée. Bonne humeur et rires garantis !

Conjointement à cette ébullition théâtrale, la municipalité rachète le théâtre en 2000 et envisage des travaux : remise aux normes en 2006 : électricité, et sécurité incendie, plafonds, chauffage (quel plaisir de répéter en tee-shirt et d’applaudir sans son écharpe et son bonnet !) et en 2011, les toilettes (plus besoin d’aller sur la place de l’église par tous les temps !).
epuis, bien d'autres aménagements ont eu lieu dans le théâtre même mais aussi dans les pièces adjacentes, loges, scène, salle des costumes, des décors, bureau, remise en conformité de la salle du cercle... 

Chaque troupe a un peu sa spécificité, mais la grande règle, comme dirait Molière est de «plaire et de toucher» pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Depuis trente ans, l’association Théâtre et Co Torfou poursuit la voie déjà tracée il y a plus de cent ans. C’est toujours la même passion qui anime comédiens, costumières, décorateurs, régisseurs et tous ceux qui participent de près ou de loin à la vie de l’association.

On ne peut terminer sans évoquer les noms de ceux qui nous ont quittés et qui ont participé activement. On pense naturellement à Maurice Poirier, Prosper Blanchet pour les décors, à Jeanne Séchet qui montait encore sur les planches à plus de 70 ans ! On songe à Michèle Bert qui a tant fait rire les spectateurs. Avec tout ce monde-là, on ne doit pas s’ennuyer au paradis !